Un simple tissu troué sur un mollet, et c’est tout un pan du football qui fait grincer les dents des puristes et bouscule les normes posées par les équipementiers. Les chaussettes découpées, désormais omniprésentes dans les vestiaires professionnels, s’affichent sans complexe sur les terrains, quitte à heurter les règlements ou à attirer les remarques des arbitres. Malgré les possibles sanctions, des joueurs comme Jude Bellingham persistent et signent : leurs mollets respirent, leurs chaussettes aussi.
Un phénomène répandu sur les terrains de football
Dans les vestiaires, difficile de ne pas remarquer la multiplication des chaussettes trouées. Ce n’est plus un détail discret, mais une marque de fabrique adoptée par la nouvelle garde du football, visible bien au-delà d’un match phare comme la finale de l’Euro 2024. Jude Bellingham n’est pas le seul à afficher des trous soigneusement découpés. Bukayo Saka, Gabriel Martinelli, Leroy Sané, Giorgio Chiellini ou Neymar, tous ont rejoint ce mouvement. Le phénomène, né sur les pelouses anglaises, doit beaucoup à des précurseurs comme Danny Rose, Kyle Walker ou Arthur Masuaku, qui ont commencé à découper la matière pile là où le mollet se contracte le plus.
La mode s’est répandue à grande vitesse, aussi bien dans les clubs de Premier League que lors des grands rendez-vous internationaux. Les images de Bellingham en pleine action, mollets à l’air, n’étonnent plus : elles incarnent un courant qui attire aussi bien les jeunes pousses que les cadres du vestiaire. Même Gareth Bale, du temps de son passage à Madrid, a cédé à la tendance.
Cette vague ne se limite pas au rectangle vert. Les équipementiers réagissent, parfois contraints. Adidas, par exemple, ne cache plus ses ambassadeurs aux chaussettes ajourées dans ses publicités. Les marques spécialisées comme TRUsox, Falke ou SOXPro rivalisent d’ingéniosité et proposent des produits adaptés. Pourtant, certains entraîneurs, à l’image de José Mourinho, n’approuvent pas et n’hésitent pas à faire entendre leur voix, oscillant entre ironie et résignation face à l’indépendance croissante des joueurs.
Sur la pelouse, la scène est devenue habituelle. Les fameux trous dans les chaussettes font désormais partie du décor, signalant à la fois une tendance, une manière d’afficher sa singularité et une réponse à l’évolution physique du jeu. À chaque match, la silhouette du joueur aux mollets découverts rappelle que le football se réinvente dans les détails les plus inattendus.
Pourquoi certains footballeurs, comme Jude Bellingham, jouent-ils avec des chaussettes trouées ?
Le football d’aujourd’hui impose des efforts et des contraintes inimaginables il y a trente ans. Les chaussettes techniques, ultra-ajustées, serrent parfois à l’excès. Bellingham, lors de la finale de l’Euro 2024, n’a pas hésité : trous nets, placés pile sur le muscle. Ce geste n’a rien d’un hasard, il répond à un besoin : atténuer la pression sur le mollet, limiter le risque de crampe, faciliter la circulation sanguine et tenir les blessures à distance.
Pour beaucoup, le confort prime. Les chaussettes d’aujourd’hui, renforcées pour maximiser l’adhérence, se transforment parfois en carcan pour des muscles déjà sollicités à l’extrême. Les trous, découpés avec soin, allègent cette sensation d’étau. Bellingham, Saka ou Martinelli, tous soulignent que ce détail technique a un impact direct sur leur ressenti et leur performance sur le terrain.
Voici les principales motivations qui reviennent le plus souvent, selon les joueurs eux-mêmes :
- Réduction de la compression musculaire
- Prévention des crampes
- Amélioration de la circulation sanguine
- Soutien psychologique : la sensation de liberté agit aussi sur le mental
Popularisée en Angleterre, cette habitude est devenue une véritable tendance. Les chaussettes trouées ne relèvent pas d’un simple choix esthétique, elles incarnent l’adaptation permanente des footballeurs à leurs limites physiques. Entre geste technique et rituel personnel, la frontière reste mince, mais chaque détail compte dans la haute compétition.
Entre confort, superstitions et rituels d’avant-match : ce que révèlent les chaussettes découpées
Dans le vestiaire, chacun a ses raisons, et personne ne coupe ses chaussettes exactement de la même façon. Pour certains, la découpe vise simplement à libérer le muscle ; pour d’autres, c’est presque un porte-bonheur. Chez Bellingham ou Saka, la chaussette trouée raconte autant l’histoire d’une quête de confort psychologique que celle d’un ajustement technique. Danny Rose et Kyle Walker ont ouvert la voie en Angleterre. Ils ont rapidement été imités par d’autres profils, de Gareth Bale à Neymar en passant par Giorgio Chiellini. À chaque match, le rituel se répète, précis ou improvisé, mais toujours assumé.
Quant à l’efficacité réelle du geste, le débat reste ouvert. Les spécialistes du sport parlent souvent d’un effet placebo plutôt que d’un avantage prouvé. Veit Senner, universitaire à Munich, ne mâche pas ses mots et évoque un « non-sens » à propos de la promesse des vêtements de contention. Pourtant, les joueurs continuent : ciseaux en main juste avant l’échauffement, trous alignés sur le mollet, prêts à entrer sur le terrain.
L’adoption massive de cette pratique s’explique aussi par le poids des habitudes et la recherche d’un confort mental. Pour certains, c’est une manière de se préparer, de chasser le stress d’avant-match. Pour d’autres, il s’agit d’un signe d’appartenance, une mode qui a traversé la Manche pour s’installer partout. Plus qu’un détail d’équipement, ce geste révèle l’équilibre fragile entre rationalité médicale et petits rituels rassurants, jusque dans une simple découpe de tissu.
Des exemples marquants de joueurs adeptes et leurs motivations personnelles
Sur les terrains européens, la pratique des chaussettes trouées se décline en autant de variantes que de personnalités. Jude Bellingham ne se contente pas d’imposer son style de jeu ; il revendique aussi sa manière de porter l’équipement. À l’Euro 2024, il a affiché des mollets parfaitement découpés, à la fois pour alléger la compression et s’épargner les crampes, mais aussi comme une signature personnelle.
Bukayo Saka, Gabriel Martinelli, Neymar : chacun a sa raison. Pour certains, c’est la liberté musculaire qui compte ; pour d’autres, le geste relève du rituel. Danny Rose, l’un des premiers à s’y mettre en Premier League, raconte qu’il plaçait ses trous avec une précision chirurgicale pour soulager sa jambe gauche. Gareth Bale, durant ses années madrilènes, était convaincu que cela améliorait sa circulation sanguine et éloignait les pépins musculaires.
La liste des adeptes s’allonge : Kyle Walker, Giorgio Chiellini, Leroy Sané, Sven Michel… Tous partagent ce goût de l’innovation, parfois raillé. José Mourinho, figure emblématique, n’a jamais manqué de commenter la tendance avec son ironie habituelle, questionnant le sérieux du procédé. Pendant ce temps, les équipementiers s’adaptent : adidas, sans détour, affiche Bellingham et ses chaussettes coupées, tandis que TRUsox ou SOXPro rivalisent de modèles adaptés. La discussion continue, la mode se confirme.
Sur le terrain, le jeu avance, les règles évoluent et les traditions se bousculent. Mais une chose ne change pas : tant qu’il y aura des crampons sur l’herbe, il y aura aussi, quelque part, un joueur prêt à découper ses chaussettes pour gagner ne serait-ce qu’une fraction de confort ou de confiance. Qui sait quelles autres habitudes, aujourd’hui marginales, deviendront demain la nouvelle norme ?


