Les dogmes tombent vite quand il s’agit de fromage et de course à pied. Un entraîneur vous l’interdit formellement avant la compétition, l’autre l’intègre gaiement dans le plan alimentaire de ses athlètes d’endurance. Ce grand écart ne sort pas de nulle part : derrière, les études s’affrontent sur la question de l’assimilation des lipides et protéines la veille ou le jour J. Et chacun, dans son camp, brandit ses arguments, parfois avec la conviction d’un marathonien sur la ligne de départ.
Les conseils des nutritionnistes pour doper la performance ne sont jamais gravés dans le marbre. Tout dépend de la distance, du niveau de préparation, du ventre plus ou moins conciliant du coureur. Dans cette quête d’équilibre, l’apport en glucides, protéines et matières grasses devient une sorte de jeu d’équilibriste : assez de carburant, pas trop de risques pour la digestion, et surtout éviter la déshydratation à l’arrivée.
Plan de l'article
Quels macronutriments privilégier pour soutenir l’endurance et la performance ?
Rien de plus concret que les débats sur la nutrition du coureur. Derrière un record personnel, chaque détail compte : le choix des glucides, des protéines, la juste dose de lipides… Tous forment la base de l’apport énergétique indispensable. La course à pied ne laisse aucune place à l’approximation, sous peine de voir la performance s’effriter.
Le glucide s’impose comme le carburant de l’effort. Avant une compétition, miser sur le riz, les pâtes, le quinoa ou les fruits secs permet d’optimiser ses réserves de glycogène. Pendant l’effort, les barres énergétiques, gels et compotes offrent ce qu’il faut d’énergie sans surcharger l’estomac. Pour varier, certains intègrent aussi les légumineuses, qui combinent fibres et nutriments.
Quant aux protéines, elles prennent le relais au moment de la réparation musculaire, surtout après des séances intenses. Entre produits laitiers, œufs, poisson, fruits à coque et compléments alimentaires d’origine végétale, chacun compose selon ses goûts et besoins.
Du côté des lipides, mieux vaut la mesure. Leur digestion s’éternise et ils peuvent perturber le confort digestif juste avant la course. Néanmoins, ils restent nécessaires au quotidien, via les matières grasses contenues dans certains fromages, huiles végétales ou oléagineux.
Voici, en résumé, ce que chaque groupe apporte :
- Glucides : le choix numéro un avant et pendant l’effort, via des aliments à index glycémique modéré.
- Protéines : elles interviennent surtout pour aider à la récupération et à la réparation des muscles.
- Lipides : à limiter avant la course, mais ils participent à l’équilibre global de l’alimentation.
L’expérience affine la gestion des nutriments. Chacun ajuste en fonction de ses tolérances, du format de la course, de ses propres repères. Cette adaptation permanente fait souvent la différence lors des performances en course à pied.
Fromage avant une course : allié ou piège pour les coureurs ?
Le fromage occupe une place singulière dans la nutrition du coureur. Entre attachement gustatif et prudence diététique, il suscite le débat. Concentré de protéines, de calcium et de matières grasses, il concentre aussi l’énergie. Mais à l’approche de la ligne de départ, le camembert ou le cheddar peuvent vite compliquer la donne.
La digestion d’un fromage affiné ou bleu se révèle lente, bien plus qu’un bol de glucides complexes. À moins de deux heures du départ, le sportif qui en consomme risque de sentir passer : lourdeurs, inconfort, ralentissement du transit. Certes, les matières grasses sont utiles pour la récupération, mais elles ne comblent pas le besoin immédiat d’énergie de la course à pied.
Certains fromages frais, comme le cottage cheese ou le fromage blanc 0%, tirent leur épingle du jeu. Leur faible teneur en lipides et leur bonne digestibilité en font de bons alliés, surtout associés à des fruits ou du pain complet avant l’effort. D’autres options comme la mozzarella, la ricotta ou la feta grecque, consommées raisonnablement, s’intègrent mieux dans une alimentation orientée vers la performance sportive que les fromages très affinés.
L’astuce, c’est de choisir selon la distance, l’horaire de la course et son propre confort digestif. Pour le coureur attentif, l’équilibre prime : sélectionner un fromage adapté, l’associer à un repas riche en glucides et limiter les matières grasses, voilà qui maximise les chances de réussir sans sacrifier le plaisir.
Hydratation, récupération et astuces pour un plan nutritionnel gagnant
Penser la nutrition, c’est dépasser la seule question des macronutriments. Pour le coureur avisé, l’hydratation s’anticipe plusieurs heures avant le départ. L’eau reste indispensable, parfois complétée par une boisson isotonique pour compenser la perte des électrolytes. Bouche sèche, fatigue qui s’installe, gestes moins précis : autant de signes qui signalent un manque d’eau. Répartir entre un et un litre et demi dans la journée, puis boire quelques gorgées avant l’effort, permet de maintenir l’équilibre.
Après la course, place à la récupération grâce au duo protéines-glucides. Le fromage blanc 0% ou le cottage cheese, associés à des fruits secs ou à une compote énergétique, favorisent la reconstruction musculaire. Les boissons protéinées et les fruits à coque complètent l’ensemble, à côté des minéraux comme le potassium ou le magnésium, à puiser dans une boisson sportive ou une poignée de noix.
Pour préparer au mieux chaque course, voici quelques points à intégrer :
- Alterner eau et boisson isotonique selon la durée de la course.
- Opter pour des gels ou barres énergétiques à diffusion lente pendant les longues distances.
- Introduire peu à peu des compléments alimentaires riches en probiotiques afin de soutenir la flore digestive.
Au bout du compte, c’est la capacité à écouter son corps, à ajuster ses choix et à sélectionner la bonne source d’énergie qui fait décoller la performance. L’équilibre se construit jour après jour, jusqu’à transformer la ligne d’arrivée en terrain conquis.